Qui ne connaît pas Brigitte Bardot, cette actrice des années 1960, qui aujourd’hui consacre sa vie à la défense des animaux? LE ZigZag s’intéresse à cette femme au cheminement singulier qui l’a menée à défendre les êtres du royaume animal. Son engagement est tel qu’elle est depuis longtemps végétalienne, car pour elle manger la chair des animaux s’apparente au cannibalisme. C’est certainement sa compassion pour les animaux qui l’a conduite vers cette mission, mais c’est surtout son empathie profonde pour ces êtres abusés et maltraités qui a mené sa passion :
«À partir du moment où j’ai été célèbre, j’ai toujours été comme un animal traqué, un animal en cage. […]»
Brigitte Bardot en entrevue avec Stéphane Bureau
Voici le portrait d’une femme authentique, possédant une grande confiance en elle et un sens indéniable du devoir qui, un jour, décida de changer sa vie pour protéger les animaux.

Son parcours
Issue d’une famille bourgeoise et l’aînée de deux filles, Brigitte était d’un tempérament plus impertinent que la normale des gens de son époque. En effet, dans les années 1940 la libre expression était peu courante et encore moins chez une femme. Brigitte a toujours été une personne qui avait un franc parlé ce qui, pour certains, peut choquer.
Son père était un fervent amoureux du cinéma, cet art souvent superficiel qui engendre des icônes. Aussi, il filme et photographie abondamment sa petite famille de sorte que Brigitte est très à l’aise devant l’objectif depuis son plus jeune âge. Elle aime aussi être à l’avant-scène et à quatre ans elle suit des cours de ballet classique qui la mèneront dix ans plus tard au Conservatoire de danse de Paris. Son père immortalisera ainsi la jeune enfant qui, à la surprise de ses parents, sera adulée par plusieurs dans les années qui suivront.
Gamine, elle avait déjà un amour inconditionnel des animaux surtout pour les chiens. Toutefois, à la maison, il n’y avait aucun animal pendant son enfance, car à Paris, sa famille vivait en période de guerre. La vie était très difficile. Ce fut des temps qui l’ont marquée. Aujourd’hui, nous ne sommes pas surpris d’apprendre qu’elle ne supporte pas le bruit des feux d’artifice ou du tonnerre, car ils lui rappellent les bombardements.
Très jeune, sa vision oculaire est compromise. Elle a une amblyopie de l’œil gauche. Malgré ce handicap presque imperceptible, cette jolie adolescente attire les regards. Elle est invitée par Hélène Lazareff, directrice fondatrice du magazine ELLE et amie de la famille, à devenir mannequin dans un défilé de mode en 1949. La même semaine, elle fait la couverture du magazine ELLE. Le réalisateur Roger Vadim la remarque. C’est le début pour Brigitte, d’une montée vers la célébrité. Elle continuera de poser pour des photos de mode dans la presse et à se faire repérer du monde du cinéma. C’est donc grâce à sa beauté physique que son avenir se trace.

Elle décroche son premier rôle en 1952 dans le film de Jean Boyer Le trou normand, aux côtés de Bourvil. Par l’intermédiaire de Roger Vadim, son amoureux qu’elle épouse à 18 ans, Bardot côtoie de nombreux metteurs en scène. Olga Horstig, son impresario, l’amène à tourner plusieurs films en 1955 soit Les grandes manœuvres, Cette sacrée gamine et La lumière d’en face.

L’année suivante, au Festival de Cannes, Brigitte décide d’éclaircir sa chevelure avant d’y assister. Le mythe BB s’amorce. Et Dieu… créa la femme sort quelques mois plus tard. Dès lors, elle devient une vedette internationale. Ce film sera le premier film français à se classer au box-office américain. Ensuite, elle enchaîne les tournages et parallèlement, elle devient la muse de Serge Gainsbourg. Également, en 1968, elle accepte de prêter ses traits à « Marianne » et son buste, sculpté par Aslan, vient orner toutes les mairies de France. Après 47 films et son apparition dans L’histoire très bonne et très joyeuse de Colinot trousse-chemise en 1973, Brigitte Bardot annonce qu’elle met fin à sa carrière cinématographique.

La défense des animaux
Sa grande motivation pour l’abandon de sa carrière, au plus fort de sa renommée, a été une prise de conscience que sa vie, en tant que vedette, ne la satisfaisait pas. Son amour pour les animaux devait s’exprimer ouvertement. À ce jour, elle n’a aucun regret d’avoir pris la décision de quitter le cinéma, bien au contraire. Elle souffrait depuis trop longtemps d’un manque de liberté imposé par le monde de la célébrité. Néanmoins, le fait d’être connue dans le monde entier lui a beaucoup servi dans son combat pour soutenir la cause animale.
Brigitte Bardot entamera donc une nouvelle vie, loin de l’agitation médiatique dans sa villa de Saint-Tropez, pour se consacrer exclusivement à la défense des animaux. Même avant son retrait du cinéma, entre 1961 et 1965, Brigitte aide Jacqueline Gilardoni, fondatrice de l’Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs [OABA] afin d’épargner des souffrances inutiles aux millions d’animaux abattus chaque année en France. Après, Brigitte devient porte-parole de la SPA et lance en 1977 une vaste campagne médiatique au large des glaces polaires du Canada pour dénoncer le massacre d’animaux et le commerce de la fourrure.
Elle a sauvé des chiens et des chats errants toute sa vie. Et en 1986, elle crée sa propre association, la Fondation Brigitte Bardot [FBB]. Sa mission la porte à lutter contre la chasse aux phoques et à la baleine ainsi que la commercialisation de la fourrure. De plus, par sa fondation, Brigitte veut sauver et protéger tous les animaux sauvages ou de compagnie en France et à l’étranger, mais elle veut aussi éduquer et sensibiliser les gens. Elle écrit donc plusieurs ouvrages : Initiales B.B. [1996], Le carré de Pluton [1999], Un cri dans le silence [2003], et Pourquoi ? (2006).

Outre l’administration de sa fondation et une partie de la communication de celle-ci, elle s’occupe de sa ménagerie, des animaux pour la plupart sauvés des abattoirs : 50 chevaux, ânes, poneys, chèvres, moutons, porcs, poules, oies, canards, 20 chats et plusieurs chiens.
Son point de vue
Selon elle, un trop grand nombre de personnes est insensible à la souffrance des animaux pour lesquels ils ont un profond mépris. Ils les considèrent comme des objets de rentabilité ou « de la viande sur pattes ». Elle croit que les humains ont peu de compassion envers les animaux parce que l’homme n’a pas évolué. Il est resté fondamentalement cruel et barbare, même s’il pense avoir évolué. À cause de son franc parlé, Bardot a souvent eu peur pour sa vie puisqu’elle a reçu de nombreuses menaces de mort. Ses souhaits les plus chers sont que le gouvernement français interdise la consommation de viande de cheval ainsi que l’abattage halal et casher.
Elle n’a malheureusement aucun espoir pour l’avenir des animaux, car l’industrialisation de l’élevage, la consommation des animaux de la faune lui fait perdre tout espoir que leur sort s’améliore :
«Les humains interviennent pour protéger une espèce au point où elle est quasiment éteinte – l’éléphant d’Afrique et le rhinocéros, par exemple. Il est urgent de les protéger, car les troupeaux sont massacrés. Nous sonnons l’alarme quand il est trop tard.»
Brigitte Bardot
